I
SARTEX : "Notre devise est le capital humain"
SARTEX est une société tunisienne totalement exportatrice, créée en 1983. Elle est spécialisée dans le jeanswear et le sportswear, et emploie 3.200 personnes. Elle exporte annuellement environ 3 millions de jeans principalement vers l’Europe et les Etats-Unis. Ses principaux marchés sont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Angleterre.
Selon son gérant, Kamel Zarrad, la société a démarré avec le travail à façon. L’année 1996 a constitué le point focal dans sa stratégie de développement, avec le passage vers le produit fini. A l’époque, Levi’s était son principal client –il occupait 90% de sa capacité de production. « Mais nous avons bien compris que nous ne devons pas rester tributaire d’un seul client. Nous avons commencé à travailler avec d’autres clients sur d’autres marchés. Nous avons pu avoir entre 15 et 20 clients en 2002. Même le départ de Levi’s en 2003 n’a pas affecté l’activité de SARTEX », explique M. Zarrad.
Investir davantage
Actuellement, la société est en train d’achever son 6ème programme de mise à niveau, axant sur l’aspect environnemental, l’innovation et l’économie d’énergie. Depuis 2011, plus de 20 millions de dinars ont été investis sur le matériel et l’immatériel. La formation et l’assistance technique du personnel sont aussi deux axes principaux de la stratégie de SARTEX, sachant que le taux d’encadrement est de 20%. A cet effet, un centre de formation a été créé en octobre 2014 à Ksar Hellal, en collaboration avec la coopération allemande (GIZ), avec un coût de 2.3 millions de dinars, pour former 150 personnes par an.
Ce centre répond à un besoin en main d’œuvre pour la société et pour toute la région. Mais M. Zarrad affirme que le centre n’arrivera pas à suffire les besoins de SARTEX. Ce qui l’obligera, à moyen terme, de travailler avec des sous-traitants à l’intérieur du pays, principalement dans le gouvernorat de Kasserine. Un nouveau projet de 8 MD sera également lancé, en octobre 2015, pour améliorer le flux interne de production.
Diversification
D’un autre côté, M. Zarrad indique que la révolution n’a pas affecté le climat social à SARTEX, lui permettant de continuer son développement. Mais depuis l’attentat de Sousse, plusieurs clients ont annulé leurs visites en Tunisie. « Toutefois, nous restons optimistes parce que notre savoir-faire est très reconnu. Nous restons très compétitifs en termes de qualité, de prix et de délais par rapport à nos concurrents directs en Turquie, Egypte et Maroc», ajoute-t-il.
Il s’agit aussi d’attaquer de nouveaux marchés, principalement l’Algérie et les Etats-Unis. Selon M. Zarrad, la signature d’accords de libre-échange avec ces deux marchés permettra de réduire les risques commerciaux et permettra même à SARTEX de doubler sa capacité de production. Le déploiement sur le marché américain pourra stimuler la création de nouvelles unités, puisqu’il est un marché des grands volumes et requiert de grandes capacités de production.
